Le viol est une des principales raisons qui pousse des femmes et des jeunes filles syriennes à fuir leur pays, plongé dans un conflit sanglant depuis bientôt 22 mois, selon l’organisation International Rescue Committee (IRC).
Le viol est un « phénomène important et inquiétant de la guerre civile en Syrie », estime l’IRC, ONG basée aux Etats-Unis, dans un rapport publié lundi et intitulé « Syrie : une crise régionale ».
« Au cours de trois enquêtes réalisées par l’IRC au Liban et en Jordanie, des Syriens ont cité le viol comme raison principale de leur fuite du pays avec leur famille », a indiqué l’ONG dans son rapport, appelant à agir d’urgence.
« Beaucoup de femmes et de filles ont raconté avoir été attaquées en public ou chez elles, en général par des hommes armés. Ces viols, parfois collectifs, se déroulent souvent sous les yeux de membres de la famille », selon l’IRC.
Des personnes interrogées par l’IRC ont également indiqué que dans certains cas, les victimes sont enlevées, torturées et tuées.
Les victimes qui survivent à ces attaques en parlent rarement, selon l’IRC, en raison « des normes sociales et du déshonneur que représente le viol pour les (victimes) et leur famille », précise l’IRC.
De nombreuses victimes interrogées par l’IRC ont également évoqué la peur de représailles de la part de leurs assaillants, et la crainte d’être tuées par des membres de leur famille pour laver l’affront, ou contraintes de se marier très jeunes « pour protéger leur honneur », selon le communiqué.
Mais les femmes qui fuient sont privées de suivi médical et de soutien psychologique, et font face à des « conditions de vie dangereuses dans les camps et à un haut niveau de violence domestique ».
Le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) a indiqué vendredi que le nombre de réfugiés syriens enregistrés dans les pays voisins et en Afrique du Nord avait augmenté de plus de 100.000 entre le 11 décembre et le 11 janvier, pour dépasser les 600.000.
L’ONU s’attend à ce que le nombre de réfugiés atteigne 1,1 million d’ici à juin prochain si la guerre civile se poursuit en Syrie. En Syrie même, plus de 2 millions de civils ont été déplacés.
L’IRC a appelé à « une augmentation urgente de (l’aide) de la communauté internationale » face à « un énorme désastre humanitaire », qui « très certainement va durer longtemps ».
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Huit enfants et cinq femmes tués dans un raid aérien près de Damas
Huit enfants et cinq femmes ont été tués lundi matin dans un raid aérien sur Mouadamiyat al-Cham, une localité au sud-ouest de Damas, selon un nouveau bilan fourni par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Son directeur, Rami Abdel Rahmane, a précisé à l’AFP par téléphone que six des huit enfants âgés de neuf mois à 14 ans avaient un lien de parenté et ajouté que cinq femmes avaient également été tuées.
Des vidéos mises en ligne par des militants ont montré des immeubles dont les façades se sont effondrées, ensevelissant des corps ensanglantés et recouverts de poussière.
Selon l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de militants et de médecins en Syrie, plus de 3.500 enfants ont péri durant les 22 mois de conflit.
Dimanche, selon lui, 14 enfants ont été tués, en majorité près de Damas.
L’aviation a également largué des bombes sur Daraya, au sud-ouest de Damas, que l’armée tente de reprendre depuis des semaines, a rapporté l’OSDH, faisant également état de tirs d’artillerie sur la capitale et sa ceinture sud.
Les troupes pilonnaient notamment Douma (nord-est) et Beit Sahem (sud), a précisé l’ONG, ajoutant qu’un commandant rebelle avait été tué à Saqba (est).
A Damas même, les quartiers sud étaient sous le feu des troupes gouvernementales, a poursuivi l’OSDH.
Plus de 60.000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début, en mars 2011, d’une révolte populaire qui s’est depuis transformée en conflit armé.
(14 janvier 2013 – Avec les agences de presse)
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