«

»

Intervention de F. Verchère au conseil général, sur le redécoupage cantonal

Je partage votre satisfaction sur deux points : le rééquilibrage numérique de la représentation des citoyens et la féminisation-enfin !- de cette noble assemblée, mais je reste cependant hostile à cette réforme. Cela ne vous étonnera pas. Depuis que je suis élue, j’ai toujours milité pour la simplification du mille-feuilles et la transparence des compétences. Quitte à voir un échelon disparaître, après un débat qui aurait été mené avec les citoyens et non dans le vase clos du petit monde politique qui comme tout être vivant n’aspire qu’à durer et à se reproduire…
1n88X4XblN0yZdS6UodeyH2J1U9lIh35QcA75L75Rt1FB58frA3-C1ytSJBn5JbUoLLrPBv03QmYVF-u8w2WnOYhOswFsOtw8F6LkuFWB6K8onaLVEjsXz1J
J’étais donc plutôt favorable à l’idée d’une fusion entre conseiller général et conseiller régional, bien qu’elle fût portée par un président de droite dont les motivations étaient loin d’être angéliques. Il me semblait que cela n’était pas plus idiot que d’avoir des conseillers municipaux par ailleurs en charge de l’intercommunalité et j’avoue ne jamais avoir rien compris aux arguments du Président Rousset qui, dans un parfait mépris pour nous, misérables «  cantonniers » prétendait que les Régions s’occupaient, elles, de choses très sérieuses , l’économie et la recherche et que les conseillers généraux ( « ploucs » sans doute que nous sommes) ne pouvaient eux être en charge que du quotidien, de la solidarité, des trous dans les routes en un mot…

Bref, la réforme de droite a été réformée et comme personne ce matin n’arbore un bonnet rouge, elle sera peut-être maintenue. Le citoyen continuera à ne pas comprendre qui fait quoi puisqu’on garde tous les échelons et que tous les échelons gardent la fameuse compétence générale ; le citoyen urbain ne sait plus très bien ce qu’est le canton (une anecdote parmi mille, j’ai reçu hier une invitation d’une association me demandant la marche à suivre pour solliciter une subvention de la Région.) Il comprendra d’autant moins que derrière cette réforme, arrive plus subtilement le vrai changement c’est-à-dire la disparition du département et la prise de pouvoir des métropoles, mais pas partout et pas partout de la même manière. C’est fait à Lyon, pas encore à Nantes mais jusqu’à quand? Il verra surtout, le malheureux citoyen, que le nombre d’élu-es augmentera de 3 en Loire-Atlantique et se demandera à juste titre si c’était bien le moment compte tenu du nécessaire serrage de ceinture dont on ne cesse de lui parler. Il continuera à voir augmenter les impôts locaux, communes, intercos, département, région et nation (et si on n’augmente pas les impôts, ce sera les droits de mutation et même comme ça les collectivités continueront à dire qu’elles sont exsangues). Il pestera et on lui répondra (vous me répondrez peut-être cela d’ailleurs) que c’est le prix de la démocratie. Se creusera alors encore un peu plus le fossé entre peuple et élus…!

Françoise Verchère, conseillère générale de Loire-Atlantique.

Laisser un commentaire